Interview d'un Property Manager

Nous avons interviewé Nicolas Giard, fondateur de LL Gestion qui dispose de 20 ans d’expérience dans le property management et en gestion de copropriété à des postes chez CBRE ou Crédit Agricole Immobilier.

URBEST : Le métier de gestionnaire évolue rapidement ces derniers temps. Quelles différences vois-tu entre ton début de carrière et le mode de fonctionnement en 2020 ?

N.G : Le property management et la gestion d’immeuble sont des métiers qui se sont complexifiés, comme la plupart des métiers de l’immobilier. Modifications réglementaires et législatives incessantes, environnement très concurrentiel, tendance à la baisse des honoraires. Les property doivent faire sans cesse preuve d'imagination pour s’adapter à ces changements, maîtriser les risques, et continuer à délivrer un haut niveau de service. C’est un réel défi.

URBEST : Quels sont les traits communs qui ne changent pas ?

N.G : La base du métier reste inchangée : être au service des clients. Que ce soit les clients bailleurs, pour qui le property manager est un rouage essentiel assurant la rentabilité de son investissement, ou le client locataire, pour qui le property manager est la personne clé garantissant sa satisfaction d’utilisateur, ou le client copropriétaire dont les préoccupations sont multiples.  Les clients sont dans une attente forte vis-à-vis du gestionnaire d’immeuble. Tout l’enjeu est de ne pas décevoir cette attente.

URBEST : Le sujet des services aux occupants revient souvent. Comment gères tu le besoin de s’adapter perpétuellement aux attentes ?

N.G : Il faut avoir le souci d’être accessible et attentif aux demandes des clients, puis d’en être sincèrement préoccupé. Un bon gestionnaire ne laissera jamais un client sans réponse. Une personne capable de mettre de côté une demande d’un client pour passer à autre chose sans en avoir mauvaise conscience n’est pas faite pour ce métier. L’autre point clé est d’être organisé et méthodique. Un gestionnaire d’immeuble passe beaucoup de temps à rechercher des informations pour produire d’autres informations, à destination de ses clients. Il faut savoir hiérarchiser l’information, la rendre accessible, ne pas avoir peur de créer des routines de travail sur de sujets récurrents et d’interroger régulièrement  leur efficacité.

URBEST : Il faut de la technique et des compétences en droit pour être un bon gestionnaire. Comment fais tu pour rester en veille ou à l’affût de nouvelle technologie ?

N.G : Effectivement, être accessible et réactif ne fait pas tout. Il faut aussi être compétent. Les compétences clés sont des connaissances solides en droit, comptabilité, et technique des bâtiments. L’expérience joue également un rôle important dans la mesure où les problèmes à traiter ne sont pas infinis et reviennent régulièrement sous des formes un peu différente. Le tout est de savoir les identifier et d’avoir les bonnes méthodes et les bon outils pour y remédier. Le sujet des outils et des nouvelles technologies est prometteur pour le métier de gestionnaire d’immeuble car il est encore relativement peu développé, alors que les sujets en friche sont nombreux. Le pilotage des prestataires par exemple, qui est un sujet très important pour la satisfaction des utilisateurs d’immeuble, peut être amélioré et facilité par des applications comme Urbest. Le suivi et la qualité des prestations, le contrôle de leurs coûts, la construction de partenariats durables avec les entreprises intervenant dans les services et la maintenance des immeubles, tout peut être vu d’un angle neuf grâce aux nouvelles technologies. D’une façon générale, les gisements de productivité dans le domaine de la gestion immobilière sont immenses et beaucoup de choses sont encore à faire.

URBEST: Le métier de gestionnaire, c’est aussi de la diplomatie et de la médiation. As-tu des anecdotes à ce sujet ?

N.G : La médiation est effectivement le quotidien du gestionnaire. Les couples prestataire / propriétaire, ou bailleur / locataire ont besoin d’un entremetteur et d’un facilitateur : le gestionnaire.  Les anecdotes sont nombreuses à ce sujet. Les équipes de gestionnaires réussissent souvent à fidéliser les locataires sur les immeubles, dans un contexte concurrentiel parfois fort, en oeuvrant au rapprochement des positions des preneurs et des bailleurs. En copropriété c’est le sujet de la qualité des prestations des intervenants et de leur coût qui est primordiale. Parvenir à concilier les intérêts des copropriétaires et des prestataires est une aventure !

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